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La place de l' homme dans un parcours de PMA: interview de Benoit Cayol, psychopraticien et coach

Bonjour M. CAYOL. Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de votre métier ?

Après avoir effectué un parcours de Ressources Humaines, je suis devenu responsable recrutement formation pour la régie de RTL (société qui vend des espaces publicitaires). Par la suite, j’ai créé et travaillé pendant quelques années au sein de mon propre cabinet de chasseur de têtes. En parallèle, je suivais une formation coaching à HEC. Après ma formation, j’ai développé mon activité de coach et de formateur sur des thématiques larges. J’ai également coaché en entreprise.

Aujourd’hui, j’ai complètement arrêté la partie recrutement. Je me suis lancé dans une approche psychothérapeutique appelée Gestalt et issue d’un courant de la psychanalyse. L’idée est de faire le lien entre la tête, le cœur et le corps ; entre le cognitif émotionnel et le cognitif corporel. Le principe est de s’intéresser à l’instant présent, à  l’ « ici et maintenant ».

Aujourd’hui, je fais du coaching en entreprise et de l’accompagnement de l’infertilité. Après avoir suivi des formations complémentaires, je suis devenu psychothérapeute et gestalt thérapeute.

Accompagnez-vous les couples ou les partenaires directement concernés par l’infertilité ?

C’est assez variable. J’accompagne aussi bien les couples que les personnes individuelles, mais cela ne dépend que des clients. Cependant, le déséquilibre est là : ce sont plutôt les femmes qui consultent, même si autant de femmes que d’hommes sont atteints. Ceci est dû à l’éducation, et la représentation de ce qu’est l’homme pour la famille. Soit le couple vient ensemble dès le début, soit l’homme vient après. Parfois, mais cela reste rare, l’homme vient seul.

Comment faites-vous pour impliquer l’homme dans le parcours PMA ?

Je le questionne sur sa façon de vivre la PMA et comment s’est passée la rencontre avec sa compagne. Une des questions les plus importantes est sur son taux d’envie d’avoir un enfant. Fait-il un enfant pour faire plaisir ?  

Des questions sur son implication lui sont aussi posées. Comment est-il présent ? Vient-il aux RDV avec sa femme ? Se préoccupe-t-il des médicaments de sa femme ? Comment s’approprie-t-il le parcours de PMA ? Comment communique le couple dans ce parcours ? Qui s’occupe des formalités administratives ?

Quelles sont généralement les réponses ?

Les hommes sont assez présents, mais cela ne signifie pas qu’ils sont engagés émotionnellement. Cela dépend de leur représentation de la place de l’homme dans un couple. Pour certains, l’homme doit être la personne la plus forte dans le couple.

En abordant toutes ces questions, cela induit par effet « boule de neige » des questionnements internes. L’objectif est que certains hommes entrent en contact avec ce qu’ils ressentent pendant chaque étape.

Y’a-t-il un impact de la place de l’homme dans la famille sur sa place dans un parcours PMA ?

Cela peut impacter énormément sans que cela soit évident. On peut se rendre compte d’une famille matriarcale où les hommes ne prennent pas assez leur place, environnement qui peut rejaillir sur un homme qui ne sera ainsi pas très présent lors du parcours de PMA.

A votre avis, la place de l’homme a-t-elle beaucoup évolué ?

Sur le site de l’Agence de Biomédecine, on note une augmentation du nombre de personnes en parcours PMA. Il est de plus en plus courant d’avoir recours à un parcours de PMA parce qu’aujourd’hui, les couples veulent des enfants plus tard. Nous parlons beaucoup de la PMA actuellement avec la révision de la loi de Bioéthique, mais nous n’en avons pas parlé pendant les 15 dernières années. Il s’agit d’un sujet d’actualité dont tous les journaux parlent.

Aujourd’hui, les hommes sont plus enclins à faire une thérapie de couple, à être en contact avec ce qu’ils suivent en tant qu’homme et à se mettre en contact avec la famille et leurs émotions. Ils s’ouvrent davantage très progressivement  face à des problèmes de fertilité qui peuvent être les leurs, ceux de leur femme ou ceux du couple en général.

Benoit Cayol reçoit au cabinet « l’Arbre de Vie » ,cabinet de soins complémentaires à l’AMP

Article publié par l'association de lutte contre l'infertilité "Les Cigognes de l'Espoir" Tous droits réservés